Baromètre : Près d’un quart des salariés a souscrit une surcomplémentaire santé

Santé

L’étude « Les Français et la santé » réalisée par OpinionWay pour Deloitte renforce l’idée selon laquelle les complémentaires sont attendues pour faire face à l’augmentation du reste à charge des dépenses de santé.

Les Français sont majoritairement satisfaits de leur système de santé en ce qui concerne la sécurité (81%) et la qualité des soins (81%) ou encore la pédagogie du personnel soignant (75%), selon le baromètre annuel « Les Français et la santé » de Deloitte. Cependant, un français sur deux a renoncé à se faire soigner principalement en raison du coût des soins (48% des Français et 69% pour les revenus les plus faibles), du manque de disponibilité des praticiens (45%) ou à cause de la distance géographique (pour 35% des Français habitant une commune rurale).

A l’heure où 90% des Français sont couverts par une complémentaire santé, 61% d’entre eux ont constaté une augmentation du reste à charge, depuis la réforme des contrats responsables de 2016. Les complémentaires santé sont attendues pour les aider à prendre en charge les soins les plus coûteux tels que l’optique, le dentaire ou l’auditif. C’est pourquoi 25% des Français ont eu recours à une surcomplémentaire santé suite à l’entrée en vigueur de l’ANI. Le coût de la surcomplémentaire est de 49 euros en moyenne.

« Face à l’augmentation sensible du reste à charge et aux fortes attentes en matière de réforme du système de santé, les complémentaires ont un rôle primordial à jouer dans la prévention et la prise en charge de la dépendance, dans un environnement qui se digitalise et auprès des acteurs traditionnels qui restent les interlocuteurs privilégiés et de confiance« , estime dans un communiqué Jean-François Poletti, associé conseil assurance chez Deloitte.

Les Français, favorables à une réforme du système de santé

Les Français sont prêts à assumer des « réorientations structurelles » pour équilibrer les comptes de la Sécurité sociale. Selon l’étude de Deloitte, la moitié serait favorable à la proposition formulée par François Fillon et puis aussitôt annulée qui consiste à réserver les remboursements par la Sécurité sociale sur les pathologies lourdes et les affections de longue durée, tandis que les soins légers seraient couverts par les assurances privées. Pour plus d’un tiers des Français, les remboursements devraient varier en fonction des revenus de l’assuré.

« Face à ces enjeux, les Français sont conscients de la nécessité de réformer le système de santé. Ils plébiscitent prévention et responsabilisation des assurés sociaux, innovations technologiques, et évolution du rôle des acteurs« , commente dans un communiqué Michel Sebbane, associé conseil secteur public santé et social chez Deloitte.

L’e-santé sous conditions

Les Français sont favorables à l’introduction des nouvelles technologies dans le domaine de la santé à condition de préserver le lien humain et de garantir la protection de leurs données personnelles. La télémédecine est plébiscitée seulement par 30% des Français, le dossier médical partagé par 39% d’entre eux et les outils de prise de rendez-vous en ligne par 32%. Deux tiers se disent prêts à faire confiance à un robot si cela peut améliorer leur prise en charge. Cependant, l’utilisation des applications mobiles de santé est en baisse, selon l’étude Deloitte. Ainsi, seulement 8% des personnes interrogées utilisent une application mobile de santé face à 13% en 2016.

La confidentialité des données médicales, le nerf de la guerre

Les Français sont prêts à partager les données avec leur médecin (90%), mais ils se montrent réticents à les partager avec les nouveaux acteurs technologiques (11%). Le nombre des Français qui font confiance à ces nouveaux acteurs (38%) est en recul de 21 points par rapport à 2016. Enfin, 38% des personnes interrogées ont peur d’une diminution du rôle de l’humain dans la prise en charge de leur santé.

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