La Mutualité française et la FNIM ont vivement réagi aux propos de la ministre des Solidarités et de la Santé sur la hausse du forfait hospitalier. Le coût pour l’ensemble des complémentaires est estimé à 180 millions d’euros, une dépense supplémentaire qui « aura un impact sur les cotisations », selon Thierry Beaudet, président de la FNMF.
La ministre des Solidarités et de la Santé a dévoilé à plusieurs médias le projet de hausse du forfait hospitalier qui devrait être intégré au Projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2018. Agnès Buzyn s’est voulu rassurante en affirmant que « le forfait hospitalier est payé par les mutuelles. Donc l’effort qui est demandé, est demandé aux mutuelles ».
Cette déclaration a suscité de vives réactions. Thierry Beadet, président de la Mutualité française, a fait le tour des médias ce matin (France Info, les Echos, RMC, Europe 1) pour rétorquer : « Les mutuelles, ce sont les Français qui les paient. Quand on augmente les dépenses des mutuelles, on augmente les dépenses des Français [car il y a] un impact sur les cotisations ». Il a chiffré le coût de cette mesure à 180 millions d’euros pour l’ensemble des complémentaires santé.
Le forfait hospitalier n’est pas la seule dépense supplémentaire des mutuélles. Thierry Beaudet a cité « la participation des complémentaires santé au forfait patientèle du médecin traitant qui va passer de 150 à 250 millions d’euros », « la première année pleine de consultation à 25 euros chez le généraliste (75 millions d’euros) » et « la revalorisation des pharmaciens qui va coûter 55 millions d’euros au secteur ». Pour les complémentaires, l’addition de toutes ces mesures atteint 400 millions de dépenses supplémentaires.
La FNIM, Fédération Nationale Indépendante des Mutuelles, a également critiqué les déclarations de la ministre des Solidarités et de la Santé, ainsi que celles Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France qui expliquait que la hausse du forfait « peut être pris en charge par les complémentaires elles-mêmes sur leur budget ». Selon la FNOM, « L’addition qu’on veut leur cacher se retrouvera nécessairement dans leur cotisation à leur complémentaire santé. Toute augmentation du risque technique doit en effet être compensée, l’ACPR y veille d’ailleurs avec beaucoup de rigueur ».