Justice : Axa Rosenberg verse 242 millions de dollars pour solder des poursuites de la SEC

L’autorité américaine des marchés financiers, la SEC, a annoncé jeudi que la société de gestion d’investissements Axa Rosenberg, filiale de l’assureur français Axa, paierait 242 millions de dollars pour solder des poursuites liées à la dissimulation d’une erreur de code.

Selon la SEC, Axa Rosenberg, filiale à 100% d’Axa Investment Managers, appartenant elle-même au groupe Axa, avait décidé en juin 2009 de dissimuler à ses clients une erreur de code informatique qui leur avait coûté quelque 217 millions de dollars. Cette société a décidé de rembourser cette somme, et de verser en outre une pénalité de 25 millions de dollars, a expliqué la SEC.

« Pour protéger leurs secrets industriels, les gestionnaires d’investissements quantitatifs isolent souvent leurs modèles informatiques complexes des responsables du risque, et laissent la surveillance à un petit nombre de programmeurs chevronnés », a relevé un des responsables de la SEC, Robert Khuzami, cité dans un communiqué.
« Le secret qui entoure cette structure et le manque de surveillance des modèles d’investissements quantitatifs, que cette affaire illustre, ne doivent pas servir à dissimuler des erreurs ni à trahir les investisseurs », a-t-il ajouté.

Selon la SEC, l’erreur avait été introduite dans les modèles de deux sociétés chapeautées par Axa Rosenberg en avril 2007, et progressivement réparée. A l’époque, Axa ne possédait que 75% de cette société, a précisé un porte-parole d’Axa Investment Managers, Laurent Sécheret.

L’erreur n’avait été révélée qu’en novembre 2009 au directeur général d’Axa Rosenberg, qui en avait alors référé à la SEC en mars 2010, au terme d’une enquête interne, et avait informé ses clients le 15 avril.

M. Sécheret a souligné qu’Axa avait pris l’initiative d’alerter ses clients dans l’objectif de les rembourser. « On n’a jamais nié la gravité de la faute », a-t-il dit à l’AFP, saluant « la conclusion d’un processus engagé il y a dix mois » pour dédommager les clients.

Axa a indiqué dans un communiqué que « sur la base des provisions déjà reflétées dans ses comptes au premier semestre 2010 », cet accord ne devrait pas avoir « d’impact significatif additionnel » sur ses comptes 2010. Axa a enregistré une décollecte nette sur les neuf premiers mois de 2010 aussi bien chez Axa Rosenberg (à hauteur de 26 milliards d’euros ) que chez son autre filiale américaine, AllianceBernstein (à hauteur de 23 milliards d’euros).

New York, 3 février 2011 (AFP)

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