La masse salariale versée par les entreprises du secteur privé, principale source de recettes pour la Sécurité sociale, a encore diminué, mais « légèrement », au troisième trimestre (-0,2%), a annoncé jeudi l’Agence centrale des organismes de Sécu (Acoss).
Au deuxième trimestre, la masse salariale avait légèrement augmenté (+0,2%), après une forte contraction au 1er trimestre (-2,1%). Au troisième trimestre, la baisse n’a été que légère « en raison d’un recul de l’emploi salarié (-0,4%) nettement moindre qu’aux trimestres précédents ».
Sur un an, la baisse du 3ème trimestre est de -1,9%, alors que « les prévisions de l’Acoss établies en octobre étaient plus pessimistes et tablaient sur une baisse de -2,1% voire -2,5% en 2009 », a souligné une source proche du conseil d’administration. « L’activité est meilleure, les restes à recouvrer diminuent, c’est bon signe et on pourrait parvenir à limiter la baisse à -1,8% sur l’année », selon la même source. Le prochain conseil d’administration se réunira le 18 décembre.
La baisse d’un point de pourcentage de la masse salariale équivaut à deux milliards d’euros de recettes perdues par la Sécu.
Selon les statistiques de l’Insee, la masse salariale n’a jamais baissé depuis 1949, à l’exception d’un trimestre pour faits de grève en 1968.
La contraction de la masse salariale cette année est donc inédite depuis la création de la Sécurité sociale à la Libération.
La masse salariale dépend du nombre d’emplois, mais aussi du niveau des salaires et primes. Le salaire moyen par tête (SMPT) a connu une hausse de 0,6% au 3ème trimestre et de 1% sur un an, un rythme qualifié de « modéré par rapport aux années précédentes (environ 2,5%) » par l’Acoss. « Cette évolution annuelle plus faible est notamment liée à la diminution des heures supplémentaires mais aussi à l’impact de l’indemnisation du chômage partiel sur l’assiette de sécurité sociale », selon l’Acoss, qui fédère les Urssaf.
L’indemnité de chômage partiel, à la différence du salaire, est exonérée de cotisations patronales (mais pas de la CSG) ce qui fait perdre beaucoup de recettes à la Sécu.
Au 3ème trimestre, 143.000 salariés ont été placés au chômage partiel, selon l’Insee, après 258.000 au deuxième, 182.000 au premier. Le recul de la masse salariale, dû principalement à la disparition d’emplois salariés et à la hausse du chômage partiel, est la principale cause du creusement sans précédent du déficit du régime général (salariés) de la Sécurité sociale.
Les dernières prévisions officielles tablent sur un « trou » de 23,5 milliards d’euros pour 2009.
Paris, 10 déc 2009 (AFP)