Marché : La Coface identifie 10 pays émergents potentiels

Le groupe d’assurance-crédit Coface a publié mardi une liste de 10 pays susceptibles selon lui de prendre le relai des grandes économies émergentes, en évaluant à la fois le potentiel de croissance mais aussi les risques de ces néo-émergents.

Coface a distingué deux groupes: d’un côté les « PPICS » (Colombie, Indonésie, Pérou, Philippines et Sri Lanka), qui présentent « un fort potentiel confirmé par un environnement des affaires convenable », a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse.

De l’autre le Kenya, la Tanzanie, la Zambie, le Bangladesh et l’Ethiopie, également à fort potentiel mais où il s’avère jusqu’ici beaucoup plus risqué de faire des affaires.

Les grands émergents du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) « sont entre deux eaux, leurs exportations deviennent moins compétitives et d’un autre côté n’arrivent pas encore à être compétitifs sur des produits à très haute valeur ajoutée », a analysé Julien Marcilly, responsable risque pays de Coface.

D’où la volonté de rechercher les candidats à la relève, en retenant plusieurs facteurs: le potentiel de croissance, qui doit être supérieur à 4%, un profil économique diversifié, ne reposant pas sur une trop grande dépendance à des ventes de matières premières; et enfin une certaine résistance aux chocs. Le tout accompagné d’un système financier à la fois apte à soutenir les investissements, mais sans risque de surchauffe.

Au moment où le ralentissement de la croissance en Chine ou les problèmeséconomiques du Brésil conduisent les investisseurs à chercher de nouvelles cibles, « ce qui nous différencie c’est que nous essayons de mêler la dimension du potentiel économique et la dimension du risque« , explique Yves Zlotowski, économiste en chef de Coface.

Ce choix justifie par exemple d’évincer le Vietnam, à fort potentiel mais qui selon Coface est confronté à un système financier « hors contrôle ». Avec ses « PPICS », Coface rejoint la course aux acronymes lancée par les économistes pour identifier les futurs émergents, parmi lesquels figurent déjà les « MINT » (Mexique, Indonésie, Nigeria, Turquie) ou les « CIVETS » (Colombie,Indonésie, Vietnam, Egypte, Turquie et Afrique du Sud).

Coface a toutefois souligné les limites de l’exercice, en rappelant que les « néo-émergents » qu’il a sélectionnés ne sont rien comparables en termes de taille et de population aux mastodontes que sont les BRICS.

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