Réassurance : Innovation et technologie vont bouleverser le marché

Les 59e Rendez-Vous de Septembre à Monaco sont l’occasion de faire un point sur les tarifs, qui devraient continuer de baisser en 2016, mais également sur les perspectives du secteur. Cette année, l’innovation est placée au cœur des discussions.

Les risques émergents poussent assureurs et réassureurs dans leurs derniers retranchements. Contraints à trouver des couvertures et des capacités, ils sont entrés dans une phase de modélisation du risque et de conception de produits. Pour pallier leur manque d’agilité, certains se tournent vers les start-up, sorte d’accélérateurs de leurs innovations. « L’innovation ce n’est pas seulement la digitalisation. Nous devons aussi appréhender les changements technologiques, mais également économiques et sociétaux dans notre définition des risques », souligne Torsten Jeworrek, membre du board de Munich Re.

Parmi les risques les plus complexes à modéliser et directement lié à la technologie, figure le cyber. « Actuellement nous ne pouvons pas proposer de produits », confesse Victor Peignet, directeur P&C chez Scor. De son côté Munich Re joue la carte du sur-mesure. « Nous sommes en phase d’apprentissage. Nous ne sommes pas en mesure industrialiser la couverture de ce risque », précise Thomas Blunck membre du board de Munich Re. Un risque dont le niveau de capacités demeure lui aussi mal défini. Il oscille entre 500M et 1Md de dollars selon les estimations.

Un glissement du particulier, vers le professionnel

Mais comment appréhender le risque cyber ? « Pour le moment, il est plutôt perçu comme une partie d’autres risques plus globaux comme la santé, le dommage. Mais à terme, il deviendra une branche à part entière, bien qu’il soit transversal. Comme la responsabilité, en somme », explique Michel Liés, PDG de Swiss Re.

Par ailleurs, à l’image de la voiture autonome, la technologie va complètement bouleverser le secteur de l’assurance. « La responsabilité va glisser du particulier vers le professionnel », estime Michel Liès. Dans le cas des voitures autonomes, le conducteur ne sera plus l’assuré. Ce sera le constructeur automobile et le fournisseur de logiciel permettant de piloter la voiture. Les modes de distribution vont être bouleversés. Une opportunité pour les réassureurs plus portés sur la relation B to B que la relation B to C et qui développent des sections d’assurance directe en marge de leur activité de réassurance.

La course à l’innovation permettra également aux réassureurs d’offrir de nouveaux services aux cédantes. Elle devient moteur de croissance et de diversification pour les principaux acteurs du secteur que sont Swiss Re, Munich Re et Hannover Re.

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