Encore peu affecté par la crise du Covid-19 au premier trimestre, le réassureur français Scor est passé dans le rouge au deuxième trimestre durant lequel il a essuyé une perte nette de 136 millions d’euros, a-t-il annoncé le 23 juillet.
À la même période en 2019, Scor, dont le métier consiste à être l’assureur des assureurs, avait dégagé un bénéfice net de 155 millions, rappelle-t-il dans un communiqué financier.
Son bénéfice net pour les six premiers mois de l’année a été quasiment réduit à néant, avec un petit surplus de 26 millions d’euros là où il avait engrangé 286 millions au premier semestre 2019.
La perte nette du deuxième trimestre porte la marque de la crise sanitaire, économique et financière dont le coût total est estimé à hauteur de 456 millions d’euros, lesquels ont été « entièrement enregistrés dans les comptes au deuxième trimestre« , précise le groupe.
Dans le détail, ce chiffre se décompose en 248 millions d’euros d’expositions attendues en réassurance de dommages et de responsabilités, 194 millions en matière de réassurance vie et 14 millions en matière d’investissements.
En réassurance dommage, le groupe explique être principalement exposé via ses portefeuilles de risques crédit, caution et risques politiques et sur la couverture des pertes d’exploitation, principalement en Europe de l’Ouest. Ses autres lignes de métier sont en revanche peu affectées.
En ce qui concerne l’exposition en réassurance vie, Scor s’attend essentiellement à devoir couvrir le risque de mortalité aux États-Unis. Dans cette branche, il considère que l’effet de la crise « sur son portefeuille de risques au cours des douze prochains mois est gérable« , même si l’évolution de la pandémie reste sujette à des « incertitudes significatives« .
Du point de vue de son activité commerciale, le groupe revendique un niveau de primes brutes émises, équivalent du chiffre d’affaires, globalement stable (+0,3%) pour le deuxième trimestre et en progression de 2,3% sur les six premiers mois de l’année.
Quant à sa solidité financière, le ratio de solvabilité du réassureur s’élevait à 205% fin juin, « dans la zone de solvabilité optimale de 185% – 220% » définie dans son plan stratégique, souligne-t-il, précisant que la baisse de ce ratio par rapport au 31 décembre 2019 est principalement imputable aux mouvements de marché au cours du premier semestre et, dans une moindre mesure, aux effets attendus de la pandémie de Covid-19.