La rentabilité de Coface qui a recentré son activité sur le crédit progresse en 2011 malgré la hausse des impayés, a déclaré l’assureur en conférence de presse mardi.
A 121M d’euros, le résultat net courant de Coface progresse de 21% en 2011. Le ratio combiné net s’est amélioré de 2,7 points à 82,2%. Le chiffre d’affaires de l’assureur, qui s’est quasi totalement désendetté, augmente pour sa part de 7,4% par rapport à l’année précédente, à 1.550M d’euros. Il est supérieur à la moyenne de croissance enregistrée ces 5 dernières égale à 5%.
Une croissance soutenue par la hausse des primes elles-mêmes portées par l’activité commerciale, la production nouvelle se chiffrant à 200M d’euros. Coface, présent commercialement dans 66 pays et dans 200 pays en termes de couverture de risque, accroit également la fidélisation des clients (91%). Son activité d’affacturage progresse de près de 12%.
Une rentabilité permise par une restructuration dont le coût se chiffre à 49M d’euros après impôt. Coface, qui s’est recentré sur l’assurance-crédit a ainsi finalisé la cession des sociétés de services non stratégiques à Natixis. Si l’assureur crédit affiche une progression sur tous les marchés, celui des pays émergents est plus fortement marqué à +11,4% pour Amérique latine et +12,4% pour Asie, zones dans lesquelles Coface est passée numéro 1, la progression en Europe centrale dépassant 20%.
Hausse de 47% des impayés pour les entreprises de l’Europe du Sud
L’activité mondiale, affaiblie par la zone euro en récession, enregistre une forte hausse des impayés dès le deuxième trimestre 2011 : un quart dans le monde et pour moitié rien que pour les entreprises d’Europe du Sud. L’assureur crédit a vu ses encours garantis progresser de près de 16% et maintient un loss ratio à 57% (57,2% en 2010) « grâce à une expertise et une gestion affinée des risques » tandis que le ratio net de coûts à primes à 25,2% s’améliore de 2,5 points.
Le ratio combiné net s’établit donc à 82,2% en 2011 contre 84,2% en 2010. « Nous vivons de nos primes qui s’établissent sur l’activité de nos clients : plus celle-ci se développe, mieux c’est pour nous. Nous les accompagnons donc pour les aider à réorienter leur activité vers les clients les plus intéressants » a déclaré Jean-Marc Pillu, directeur général arrivé en décembre dernier.
Coface espère limiter les dégâts sur le loss ratio 2012
L’assureur attend une amélioration du ratio de coût pour l’année 2012 tandis qu’il espère limiter les dégâts grâce à la gestion des risques sur le loss ratio, qui sera nécessairement impacté par la conjoncture plus difficile qu’en 2011. Double conséquence d’un surendettement privé et d’une problématique bancaire, elle mènera à une politique plus restrictive dont partiront certaines entreprises et leurs débiteurs, conduisant à une hausse de la sinistralité.
Coface se définit comme un « facilitateur de crédit » en aidant les exportateurs et leurs banques de financement pour le compte de l’état. « A partir du moment où une entreprise est assurée, elle possède un argument fort puisque la première cause de défaut de paiement d’une entreprise est celui d’un de ses client » souligne Jean-Marc Pillu.
Coface envisage donc 2012 de manière positive malgré la dégradation de la conjoncture, en faveur d’une maîtrise renforcée des risques et envisage d’optimiser les services aux clients à travers le lancement du projet de réorganisation « Strong Commitment ». Le gestionnaire des comptes de l’Etat français à l’exportation a également vu sa convention renouvelée pour 4 ans. Enfin, bien qu’au calendrier ne soit fixé, Coface envisage toujours une entrée en bourse, « quand le contexte le permettra ». « Aujourd’hui, nous sommes prêts » a déclaré le directeur général, sans préciser la part de capital concernée.