Taux bas : Le FMI inquiet pour un quart des assureurs-vie européens

Dans son rapport sur la stabilité financière, le FMI s’inquiète de la menace que font peser les taux d’intérêt bas sur une partie des assureurs-vie européens.

« Près du quart des assureurs-vie européens de taille moyenne risquent de ne pas pouvoir tenir leurs exigences de solvabilité si la faiblesse des taux d’intérêt persiste. » Ce constat émane du Fonds monétaire international. Dans son rapport sur la stabilité financière du 15 avril, l’organisation s’inquiète du risque systémique qui pourrait découler de la persistance des taux obligataires aussi bas. « Le secteur compte un portefeuille de 4.400 milliards d’euros d’actifs dans l’Union européenne et présente une interconnexion forte et croissante avec le système financier dans son ensemble, les assureurs en difficultés présentent donc un risque de contagion », craint le FMI. Une menace identifiée par Christian Noyer qui prônait une baisse significative des rendements. Un message peu entendu puisque le rendement moyen ne devrait baisser que de 0,30 point en moyenne par rapport à 2013.

L’enjeu est de taille pour un secteur qui ne voit pas de remontée des taux avant plusieurs mois, voire plusieurs années. A l’occasion de la présentation de résultats d’AG2R La Mondiale, André Renaudin, son directeur général, n’anticipait pas d’inversion durable de la courbe avant au moins 3 ans. Or plus de 80% des actifs des assureurs-vie sont investis en obligation. Pour l’heure, les assureurs peuvent encore compter sur leur stocks d’obligations achetées à des taux plus intéressants, et sur les PPE qui ont presque toutes été dotées en 2014. Même l’Afer l’a alimenté pour la première fois de son histoire.

Pour autant, la faiblesse des rendements des livrets liquides continue de profiter à l’assurance-vie dont les chiffres de la collecte nette ne cesse d’être positifs depuis 14 mois. Les assureurs sont de fait contraint d’investir dans des OAT dont les taux atteignent des niveaux extrêmement bas. Au 13 avril, l’OAT à 10 ans affichait ainsi un taux de rendement de 0,4380%. Les acteurs du marché s’organisent et tentent de pousser les contrats en unités de compte dont les actifs sont plus diversifiés. De son côté, le FMI recommande aux régulateurs de « réévaluer la viabilité des produits garantis et d’aligner les garanties de rendement minimum offertes aux assurés sur les tendances séculaires des primes d’assurance. »

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