Le secteur financier était lundi 11 juillet à la mi-journée à la Bourse de Paris la première victime du regain de tension sur les dettes de la zone euro. Une réunion extraordinaire des principaux responsables économiques de l’Union européenne a lieu à Bruxelles sur le sujet.
A 12H02, Axa décrochait de 4,49% à 14,55 euros. Société Générale perdait 3,74% à 37,09 euros et Crédit Agricole 3,03% à 9,18 euros, reculant à leur plus bas niveau depuis six mois. Hors CAC 40, la banque franco-belge Dexia cédait 2,70% à 1,95 euro, son plus mauvais score depuis un an.
Premier sujet d’inquiétude, les difficultés pour mettre en place un deuxième plan de soutien financier à la Grèce vu les divergences sur la contribution des créanciers privés du pays (banques, compagnies d’assurance et fonds de pension).
Vers un défaut partiel de la Grèce ?
« Le plan français de contribution volontaire des créanciers privés ne semble plus être la solution qui a les faveurs des Européens. Une solution allemande de défaut partiel de la Grèce tient maintenant la corde », une hypothèse que redoutent les investisseurs et qui fragilise les banques, ont commenté François Duhen et Benoît Rodriguez, stratégistes au Crédit Mutuel-CIC.
Le deuxième plan de sauvetage est au cœur des discussions de la réunion ce lundi 11 juillet à Bruxelles entre les principaux responsables économiques de l’Union européenne.
Risques de contagion
La question des risques de contagion à d’autres pays, aux premiers rangs desquels l’Italie, sous le feu continu des agences de notation, s’est aussi invitée à la table des négociations.
Rome voit depuis vendredi 8 juillet les taux auxquels elle se finance sur le marché de la dette atteindre des niveaux record depuis la création de la zone euro, et les actions de ses banques chuter en Bourse.
« Nous sommes très inquiets. Les banques françaises étaient exposées à hauteur de 40 à 50Mds d’euros à la Grèce. Avec l’Italie, on passe dans une toute autre dimension avec une exposition chiffrée à 290Mds d’euros », a souligné un analyste parisien sous couvert d’anonymat.
« Un sentiment d’urgence s’installe, et les délais mis pour trouver le moyen et les modalités de la participation des créanciers privés dans le cadre du refinancement de la Grèce pénalisent de manière croissante l’ensemble des pays périphériques », ont déploré pour leur part MM. Duhen et Rodriguez.
Tests de résistance des banques : résultats le 15 juillet
Enfin, les valeurs bancaires devraient continuer à être chahutées à l’approche de la publication des résultats de tests de résistance des banques attendus le 15 juillet. Dix banques en Europe pourraient ne pas passer ces tests, selon l’analyste.
« Les tests de résistance ne sont plus tout à fait d’actualité », a estimé toutefois Renaud Murail, gérant d’actions chez Barclays Bourse. « L’hypothèse d’un défaut de paiement d’un pays, qui est au cœur des inquiétudes aujourd’hui, n’est pas prise en compte dans ces tests. Ceux-ci ne sont plus très crédibles », a-t-il ajouté.
(Avec AFP)